Quelques mots sur Milton Erickson (1901-1980) :
Un « thérapeute hors du commun », « le sage de Phoenix »...
Né en 1901 dans le Nevada, Erickson était atteint de dyslexie, daltonisme et était sourd aux rythmes.
A l'âge de 17 ans, il aura une première attaque de poliomyélite qui le conduira aux portes de la mort et le laissera handicapé. Mais c'est en observant sa sœur faire ses premiers pas, qu'il trouvera en lui les ressources pour remarcher.
Il va ainsi élaborer sa pratique de l'hypnose par de nombreuses observations, intuitions et son expérience en tant que psychiatre et psychologue. Il en déduira que les réponses thérapeutiques ne doivent pas être imposées ou programmées par le thérapeute. Le sujet possède en lui les possibilités de résoudre ses difficulté et les solutions qu'il trouvera seront les siennes.
En 1953, un nouvel épisode de polio le frappe entraînant de nouveaux déficits et ainsi jusqu'à la fin de sa vie. A chaque fois, il mettra en œuvre ses techniques auto-hypnotiques de récupération musculaire et sensorielle et ses protocoles de contrôle de la douleur. Cela ne l'empêchera pas de continuer à donner des cours et des séminaires partout aux Etats-Unis jusqu'à sa mort en 1980.
Il peut être considéré comme l'un des pères de la thérapie systémique, des thérapies brèves, la communication moderne, de la PNL...
J'aime tout particulièrement une anecdote de l'enfance d'Erickson, une histoire comme celles qu'il aimait raconter à ses patients pour aider au processus curatif, et qui montre déjà, un Erickson brillant et intuitif.
L'histoire du veau
« Un jour, le jeune Milton se moquait de son père qui s'acharnait vainement à tirer un veau rétif pour le faire rentrer dans l'étable. Le père Erickson le somma de venir l'aider plutôt que de rire. Milton vint et, au lieu d'aider son père à tirer, il fit sa première intervention paradoxal : il se mit à tirer la queue du veau, comme pour le faire sortir. Le résultat ne se fit pas attendre : le veau tira dans l'autre sens et se retrouva dans l'étable. »
Voici une autre histoire tirée de sa vie personnelle et qui montre bien la façon dont Erickson traitait les symptômes, les rendant plus ennuyeux à conserver qu'à abandonner.
Mode
En rentrant de l'école, ma fille me dit : « Papa, à l'école toutes les filles se rongent les ongles, et je veux être à la mode .»
« Tu as tout à fait le droit d'être à la mode, lui répondis-je. Je pense que la mode est très importante pour les filles. Tu es bien loin derrière les filles ; elles ont beaucoup d’entraînement. Je crois que pour toi, la meilleure façon d'être à la hauteur c'est de t'assurer quotidiennement que tu te ronges bien les ongles. Je crois que si tu te ronges les ongles pendant un quart d'heure, trois fois par jour (je vais te donner une montre) tous les jours à telle ou telle heure, tu pourras tenir le rythme. »
Elle commença d'abord avec enthousiasme. Puis elle s'est mise à commencer plus tard et à arrêter plus tôt ; et un jour elle a annoncé : « Papa, je vais lancer une nouvelle mode à l'école : les ongles longs. »
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